Stéphane Guillon

Mercredi dernier (le 7 avril) était un grand soir dans la vie d'Alix : première nuit en dehors de la maison, depuis son arrivée chez nous. Pas encore une soirée pyjama avec des copines, juste une nuit chez papi et mamie à Paris. Pendant ce temps, grand soir également dans la vie de papa et maman depuis l'arrivée d'Alix dans notre vie : une sortie :-)
Pour l'occasion, nous avions choisi d'aller voir Stéphane Guillon. Les places étaient réservées de longue date, bien avant l'incident "diplomatique" avec notre ministre de l'immigration, qui lui vaut désormais d'être comparé à Eric Zemmour (ça me fait mal pour lui rien que de l'écrire).
Je me souviens très bien de la chronique de Guillon sur Eric Besson (vous la retrouverez ci-dessous). Je l'avais écoutée, un biberon dans une main, Alix dans un bras. Je l'avais trouvée drôle, quoique assez rude, mais c'est en même temps un peu le propre de l'humour "politique" que d'être féroce. Je ne vois pas au nom de quoi il faudrait caresser les politiques dans le sens du poil. Alors, ensuite les "bons penseurs" nous ont expliqué que ce qui est révoltant, ce sont les attaques sur le physique des politiques. Certes "yeux de fouine..." pour Besson ou "petit pot à tabac" pour Martine Aubry ne sont pas très intelligents, mais de là à être choqués et à pousser le président de la station de radio à présenter ses excuses officielles, ça a un petit côté "bon vieux temps de l'Union Soviétique" qui n'augure rien de bon... Des critiques sur le physique, il doit s'en dire des bien pires dans les cours de récré... (ce dès la maternelle)... En plus, en réécoutant la chronique, ces attaques ne représentent que quelques phrases sur plusieurs minutes de chronique. Mais le déferlement qui s'est abattu sur lui depuis cet incident est tout simplement invraisemblable-il y avait déjà eu des précédents avec des chroniques de Stéphane Guillon sur Dominique Strauss Kahn et Martine Aubry, preuve que les coups ne tombent pas que sur un bord politique-, mais là ça touchait au petit "Aignan" (sans les lunettes) du gouvernement : le chouchou de la maîtresse. Pendant le spectacle, nous avons ri jaune quand il a annoncé que depuis cet "incident", plusieurs visites de la police avaient eu lieu au théâtre Dejazet, où le spectacle se joue à Paris (info ? intox ? et un petit quelque chose au fond de nous nous dit que c'est vrai...)
A l'heure qu'il est, l'avenir radiophonique de Stéphane Guillon sur France Inter, le matin, à 7h56 semble bien compromis pour la rentrée de septembre prochain et il faudra certainement aller l'écouter ailleurs. Grave ? Pas grave ? En soi, il s'agit juste d'un "amuseur", qui fait rire certaines personnes et pas d'autres... Jusque là, rien d'anormal. Mais qu'est une société où les humoristes sont muselés car ils dérangent par leur impertinence ? Où ils se font traiter de racistes, voire d'antisémites -c'est en substance ce qui a été reproché à Guillon après sa chronique- ? Ceci fait tout de même un peu peur, non ? Allons-nous bientôt avoir des comiques d'Etat, homologués par l'Elysée ? En attendant (et en espérant que le président de la République se souviendra qu'il avait écrit : "Je préfère l'excès de caricatures à l'absence de caricature"), Alix et moi continuons d'écouter Stéphane Guillon trois fois par semaine. Tant que ça dure...

Pour ceux que ça tente, le spectacle de Stéphane Guillon, "En liberté surveillée'", complet cette année, reprendra en janvier 2011, au Théâtre de Paris.